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Le
respect commence par soi et ma définition est la suivante : faire ce qui
est juste pour soi en fonction de ses besoins et de ses valeurs. Se respecter
soi est la base de tout. Savoir prendre en compte ses besoins, se sentir, dans
ses pensées et ses actes, aligné avec ses valeurs. Il existe principalement
deux raisons pour lesquelles on ne se respecte pas : parce que nos parents
ne se respectaient pas et nous l’ont transmis ou parce que nous avons une si
mauvaise image de nous-mêmes qu’on ne pense pas en être digne.
Une
fois qu’on a cet oursin logé en nous, on a le choix entre trois
stratégies : ne pas se respecter soi, ne pas respecter les autres, ne
respecter ni soi ni les autres. Mais au final, c’est la même origine, on pense
ne pas mériter le respect.
Se respecter c’est savoir dire non quand on n’est pas d’accord, c’est savoir dire stop avant de s’épuiser, c’est se demander avant d’agir ou de parler si on est aligné avec ce qu’on va faire ou dire. C’est avant tout connaître ses besoins et pour cela, pour savoir de quoi nous avons besoin, il faut prendre du temps pour soi. C’est reconnaître sa singularité, ne pas faire comme les autres alors que ça ne nous convient pas, juste pour être accepté ou aimé. Se respecter soi-même, c’est la condition sine qua none pour être respecté par l’autre. Si vous-même ne le faites pas, pourquoi voulez-vous que les autres le fassent ? Comme on attire ce qu’on porte à l’intérieur de soi, si nous avons l’oursin du respect, nous allons attirer des personnes qui l’ont aussi et qui, à coup sûr, joueront avec nos failles.
Respecter
l’autre, c’est comprendre que chacun a son cadre de référence. Chaque être
humain a son propre cheminement. Son chemin de vie, ce qu’il a vécu, ce qu’on
lui a fait, ce qu’on lui a dit, et surtout la façon dont il a accueilli tous
les éléments de son existence et les conclusions qu’il en a tirées. Car chacun,
en fonction de ce qu’il est, de ce qu’il porte consciemment et inconsciemment,
de son héritage familial, de ce qu’il a déjà vécu, va se construire d’une façon
totalement originale et singulière. Et ses réactions, ses émotions, ses
pensées, ses raisonnements, ses paroles, ses actes, ses sources de stress,
seront fonction de sa construction intérieure, de son cadre de référence.
Chaque cadre de référence est unique, c’est un tel puzzle qu’il ne peut en
exister deux identiques. Une fois qu’on a intégré cette donnée essentielle, il
semble vain de s’attendre à ce que l’autre réagisse comme nous, voit les choses
comme nous, ait les mêmes attentes que nous, etc, etc. Respecter l’autre est
donc admettre qu’il est totalement différent de nous et que son cadre de
référence vaut le nôtre. Car en la matière, personne n’a raison ou tort, on est
juste construit différemment.
Enfin,
attention à ne pas systématiquement assimiler ce qu’on taxe couramment
d’égoïsme avec un manque de respect. En effet, peut-on reprocher à quelqu’un de
choisir de faire quelque chose d’important pour lui au lieu de faire ce qu’on
lui demande ? La définition de l’égoïsme est, d’après le Larousse, un
attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts
des autres. En général, on attribue ce défaut à celui qui s’occupe de lui. Or
on a vu que prendre soin de soi est la base du respect de soi-même. Mais on ne
l’attribue pas souvent à celui qui exige qu’on prenne soin de lui alors que
l’autre avait d’autres projets. Et pourtant… Dans la situation d’un mari qui
prend la matinée du dimanche pour faire du vélo afin d’évacuer le stress
professionnel accumulé dans la semaine et sa femme qui lui reproche de ne pas
rester à la maison pour ne pas la laisser seule, qui est le plus égoïste ?
Certes le mari prend du temps pour lui, mais c’est pour répondre à un besoin
important pour son équilibre (évacuer le stress). Quant à la femme, elle lui
demande de renoncer à quelque chose d’important pour lui dans son intérêt à
elle. Demander à quelqu’un de faire quelque chose à son détriment pour son
bénéfice à soi me semble être aussi une bonne définition de l’égoïsme… Si
l’autre ne fait pas quelque chose pour nous alors qu’on lui demande, ça n’est
pas forcément par manque de respect. Ca peut être parce que ce qu’on lui
demande n’est pas juste pour lui, qu’il a quelque chose de plus important ou de
plus urgent à faire, qu’il n’a pas envie de le faire. Et pourquoi devrait-il
plutôt se plier à nos exigences que de faire ce que lui pensait faire ?
Comment nomme-t-on l’attitude de celui qui exige que ses propres besoins
passent avant ceux des autres ? Si on reste dans une histoire de couple,
si l’un fait toutes ses activités en solo et passe peu de temps à la maison
alors que l’autre l’attend, ne faudrait-il pas plutôt chercher du côté des
affinités communes ou de la dépendance affective de celui qui attend ? Si
c’est toujours le même qui prend du bon temps alors que l’autre fait toutes les
corvées, là, on peut effectivement chercher du côté du manque de respect.
Envers soi-même pour celui qui subit, envers l’autre pour celui qui agit.
Le
respect est un vaste sujet car il est un socle. Quand il n’existe pas, beaucoup
de choses non justes sont permises, c’est un des sujets de fond à traiter
lorsqu’on travaille en développement personnel. Quand il est ancré en nous,
étrangement, plus personne ne cherche à nous manquer de respect… Respectez-vous
pour être respecté des autres, c’est la clé…
Lien vers la vidéo : https://youtu.be/RTvZqmxEmSQ
Illustration par Constance Decharme : https://www.facebook.com/Constance.Art.Therapy
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