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Lorsqu'on passe son temps à s’occuper des autres, il peut être intéressant de savoir ce qui nous motive profondément.
Nous pouvons être bien avec nous-mêmes, équilibrés, avec une conscience de nos propres besoins, de notre propre identité, de notre propre valeur et nous choisissons alors de mettre notre énergie à aider les autres, quelle que soit la manière dont notre aide est apportée. Tout est ok, nous sommes altruistes.
Mais parfois, nous nous donnons à mille pour cent pour les autres pour d'autres raisons.
Pour d’autres, nous pensons, consciemment ou inconsciemment, que nous n'avons pas beaucoup de valeur, que nous ne présentons pas d'intérêt pour nous-mêmes ou pour les autres, alors il est beaucoup plus simple de s'occuper de tout ce qui est extérieur à nous. Ça nous donne une contenance, une identité, une reconnaissance, une utilité, on nous apprécie pour cela. Sans ce dévouement, est-ce qu'on nous adresserait seulement la parole, aussi insipides que nous pensons être ?
Pour d’autres encore, nous pensons qu'avoir une belle femme, une belle voiture, un bon travail, des relations en vue font notre valeur. Du coup, si notre femme grossit, si nous perdons notre travail, c'est notre propre valeur qui est mise à mal. Au fond, nous n'avons rien d'intéressant en nous-mêmes, il faut s'enrichir de choses extérieures, se donner de l'importance par procuration.
Dans les trois cas, nous sommes totalement dépendants des autres ou d'événements, et comme nous n’avons aucune prise là-dessus et que le retour n’est souvent pas à la hauteur de nos attentes, nous développons une sur vigilance, nous tentons vainement de tout contrôler et notre stress atteint des sommets. Car la seule chose sur laquelle nous pouvons agir, c'est nous-mêmes, par du travail personnel, nous pouvons agir sur l'image que nous avons de nous-mêmes, sur l'estime de soi, en dehors de toutes ces considérations extérieures, sur l'amour de soi qui fait qu'on s'accepte tel qu'on est, qu'on sait reconnaître ses défauts mais aussi ses qualités (c'est souvent plus difficile n'est-ce pas ?), et qu'on s'aime inconditionnellement qui qu'on soit, quoi qu'on fasse.
Il n'y a aucun jugement sur le fait de rester dans un statu quo qui, de l'extérieur, pourrait sembler dysfonctionnel. Si c'est ok pour la personne, si ça ne crie pas du tout à l'intérieur (parce qu'on n'a aucune conscience du problème), si ça ne crie pas assez fort à l'intérieur (parce qu'on a un bénéfice plus important que l'inconfort), on peut bien rester comme on est, c'est tout à fait ok. Il n'est pas simple de regarder sans complaisance, avec réalisme, nos motivations profondes. Il n'est pas simple de remettre en cause ce qu'on pense être. Souvent on avance sur soi parce qu'il y a urgence vitale, parce que l'inconfort est devenu plus important que le bénéfice, parce qu'on ne se supporte plus, parce que notre vie est devenue trop compliquée, parce qu'on sent que ça cloche à l'intérieur de nous. Si tout va bien, alors inutile de se poser davantage de questions, on n'est, de toutes façons, pas prêt à envisager un changement. Pour changer quoi, de toutes façons, puisque tout va bien ?