La vie c'est comme quand on conduit sur l'autoroute...

 (Si vous préférez voir la vidéo de ce post, cliquez sur le lien en bas de l’article)

La vie c’est comme quand on conduit sur l’autoroute.




Enfant, on est assis à l’arrière de la voiture de ses parents et on observe comment ils font, comment ils se comportent, l’espace est confiné alors on sent tout de suite les émotions des autres, la pression qui monte, la joie, le calme, la colère, l’énervement, etc.

Adolescent, on passe à l’avant de la voiture, on fait de la conduite accompagnée : on commence à faire par nous-mêmes, mais avec les conseils avisés de nos parents qui nous indiquent les règles et souvent comment les imiter, car rares sont ceux qui disent : « fais comme tu le sens, sois toi même ».

Une fois majeur, on a son propre véhicule et nous voilà confrontés à tout un tas d’aléas. Et oui, car il n’est pas possible de dire « je ne prends l’autoroute que pour autant qu’il n’y ait personne et que rien n’arrive à moi ou à mon véhicule ». On ne peut pas tout prévoir, tout contrôler et tout l’art de la vie est de s’adapter à ce qui arrive. Finalement, représentez vous au volant et vous verrez que vous ne faites que ça : un camion est devant vous, vous doublez, vous choisissez votre direction à chaque bifurcation qui se présente, vous ralentissez quand il y a des bouchons, vous prenez soin de vous pour éviter les accidents, etc, etc.

On peut choisir de rouler sur la file de droite, soit parce qu’on est tranquille, on profite du paysage, soit parce qu’on a peur de doubler, on se met en sécurité. Et puis à certains moments de notre vie, la route devant nous est libre, on accélère et on double ceux qui roulent plus doucement. Si on pense s’être trompé de route, on peut prendre la prochaine sortie, reprendre l’autoroute dans l’autre sens et tourner en rond ainsi entre deux échangeurs le temps d’être sûr de notre direction.

Et puis il y a plusieurs routes, le soir quand on rentre, on prend la route de la vie personnelle, et les conditions de circulation ne sont pas les mêmes que sur la route professionnelle. L’une peut être très roulante, sans obstacle, l’autre complètement bouchée. Passer de l’une à l’autre, profiter des bonnes conditions de circulation sans ruminer ce qu’on a vécu ou ce qui nous attend sur l’autre permet de se ressourcer.

On peut choisir de se suivre avec une voiture dont on connaît le conducteur. On fait un bout de chemin ensemble, en faisant bien attention à l’autre. C’est la famille, les amoureux, les vrais amis. Parfois à une bifurcation on prend des chemins différents et on se perd de vue. Soit parce qu’on n’avait pas envie d’aller au même endroit, soit parce qu’on ne s’était pas concerté sur la direction à prendre pour continuer ensemble.

Mais la plupart du temps, on roule au milieu d’anonymes. On peut reconnaitre les voitures, parce qu’on se suit un moment, parce qu’on roule à la même vitesse et que pour un temps on prend le même chemin. Ce sont les relations, les connaissances, les copains. Mais au fond, on ne leur prête pas la même attention que si on se connaissait vraiment.

Quand un camion se met à doubler, il fait ralentir toutes les voitures derrière. Ca fait râler beaucoup de monde mais lui, ne fait pas ça dans ce but, même s’il peut y prendre momentanément plaisir, il ne voit que son intérêt à lui et ne peut pas prendre en compte les considérations personnelles de tout le monde, alors il fait ce qui est bon pour lui. Ca n’a rien de personnel. Ca illustre en partie l’accord Toltèque : « ne faites de rien une affaire personnelle ». Le conducteur du camion (ou celui qui vous bloque dans un domaine de votre vie) ne vous connaît pas, ça n’a rien de personnel s’il vous ralentit, il ne vit que son histoire et vous êtes un dommage collatéral en quelques sortes.

D’ailleurs dans un embouteillage, on est ralenti, mais chacun peut décider de comment le vivre. Pour l’instant la route est bouchée, on sait que ce n’est que temporaire, il va bien finir par se rabattre le camion ou s’arrêter manger ou faire le plein, alors soit on s’énerve, soit on prend son mal en patience, on accepte la situation et on diminue ainsi son niveau de stress.

Enfin, il y a les pauses. On peut avoir besoin de se reposer sur une aire d’autoroute parce qu’on est fatigué, on peut avoir besoin de se ressourcer et de mettre de l’essence, ça va finir par poser problème si on ne prend pas la décision de s’arrêter… on peut carrément tomber en panne sur la bande d’arrêt d’urgence ou avoir un accident et être obligé d’appeler à l’aide.

Et alors ? C’est la vie ! A nous de faire ce qu’il y a à faire au moment où ça se présente… Cela vous semble si insurmontable sur la route ? Alors pourquoi ça le serait dans votre vie ? Ca vous viendrait à l’idée de rouler à contresens du flux ? Quand vous prenez le volant, essayez-vous autant que dans votre vie de tout anticiper, de tout calculer, de tout contrôler ?

 

Lien vers la vidéo : https://youtu.be/vwCqXMXzt5g
Illustration par Constance Decharme :
https://www.facebook.com/Constance.Art.Therapy