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Si nous avons un besoin de reconnaissance, nous allons passer notre vie à nous plier aux attentes des autres et nous ne serons pas nous-mêmes, ce qui créera inévitablement des conflits internes, sans compter les déceptions liées au fait qu’on n’arrivera jamais à répondre aux attentes de tout le monde.
La vraie liberté, et la meilleure façon d’avoir des relations à soi et aux autres apaisées, est d’accepter de ne pas être aimé, de ne pas être reconnu, de ne pas être approuvé par certains (il s’en trouvera toujours pour aimer qui nous sommes et ce que nous faisons) et d’avoir comme ligne de conduite de vivre en accord avec soi-même.
Pour cela, il y a un moyen radical qui peut être facilement mis en place si on en a le courage. Il n’est là question que de ça, de courage, tout le monde peut le faire, on a notre libre arbitre pour cela, pour décider de passer à l’action ici et maintenant, peu importe notre passé, tout se passant dans le présent. Ce moyen radical est la séparation des tâches.
Il s’agit de se cantonner exclusivement à se préoccuper des tâches qui nous incombent à nous et de ne plus s’occuper du reste. Comment savoir si une tâche nous incombe ? On se pose les deux questions : à qui incombe la tâche ? Qui va, au bout du compte, supporter les conséquences du choix opéré ? On peut amener une gamelle d'eau à son chien mais on ne peut pas l’obliger à boire. Qui a soif ? Pour prendre un exemple familial, on peut mettre son enfant dans les meilleures dispositions pour ses études mais on ne peut pas faire entrer de force les informations dans sa tête, c’est bien à lui d’écouter, d’apprendre, de comprendre. Qui va développer des compétences ou pas ?
L’ingérence dans les tâches d’autrui est toujours source de conflits. La séparation des tâches permet d’être à la bonne distance dans nos relations aux autres. On est là pour l’autre, mais on le laisse gérer sa vie, faire ses choix personnels, venir nous demander soutien, conseil, appui si besoin, on le laisse gérer les conséquences de ses choix et de ses actes, et surtout on lâche prise sur ces derniers en acceptant qu'ils ne soient pas ceux qu'on aurait fait ! Si on ne félicite plus, on peut exprimer sa joie, sa gratitude, ses remerciements, son respect, son soulagement en fonction des situations. Réciproquement, on n’accepte plus que les autres viennent s’immiscer dans nos propres tâches car on veut vivre selon nos valeurs et non les leurs.
Dans le cadre de la relation à l’autre, là encore, chacun fait sa part. On commence par faire la sienne mais sans attendre quoi que ce soit de l’autre. Il est libre d’y répondre ou pas. Si on a une attente en retour, on est dans le système de récompense et parfois aussi de la manipulation. Dans une relation qui compte pour nous, voir l’autre comme un camarade qui est notre égal nous amènera à le respecter et à se limiter à notre part, qu’on fera avec joie car c’est toujours un plaisir de faire quelque chose pour un ami, mais sans empiéter sur sa part à lui.
Séparer les tâches n’est pas vivre égoïstement, c’est au contraire respecter l’autre dans tout ce qu’il est, dans son autonomie, c’est instaurer des relations horizontales où plus personne ne juge personne, il n’y a plus ni réprimandes, ni félicitations, c’est créer des relations harmonieuses et coopératives. Au contraire de l’ingérence dans les tâches des autres qui indique qu’on veut que les autres fassent comme nous on a décidé, on les prive de libre arbitre et on les empêche, à force de pression, de décider pour eux-mêmes. Le but de tout cela n’est pas de déplaire aux autres mais de ne pas avoir peur de déplaire si nous n’avons pas les mêmes valeurs. Le courage d’être heureux passe par le courage de déplaire à certains, de ne pas être aimé de tous…
Lien vers la vidéo : https://youtu.be/lCrDbgODKJo
Illustration par Constance Decharme : https://www.facebook.com/Constance.Art.Therapy
Illustration par Nathalie Bleuze : https://lacreationinfinie.blogspot.com/