Le harcèlement scolaire

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La définition du harcèlement scolaire est une répétition de violences verbales, psychologiques et/ou physiques, installée dans la durée. Les agresseurs ont une volonté délibérée de nuire et les agressés se sentent incapables de se défendre. Il peut se faire via les réseaux sociaux, les effets sont aussi dévastateurs. Aujourd’hui un enfant sur dix serait victime de harcèlement scolaire ! 

S’il est évident que les agresseurs ont des problèmes à régler au niveau psychique, les conséquences pour les agressés sont vraiment graves psychologiquement et peuvent même être physiques si la seule solution qui leur vient à l’esprit pour faire cesser cette situation est de se faire mal (pour ne plus aller à l’école) ou carrément le suicide. 


Un enfant qui subit du harcèlement va perdre toute confiance en lui, toute estime pour lui-même, il va vivre une insécurité insupportable, peut perdre toute envie, s’isoler socialement, déclarer une phobie scolaire, sombrer dans la déprime voire la dépression, jusqu’à attenter à son intégrité physique. 



Dans un premier temps, il faut prendre des mesures conservatoires pour extraire l’enfant des griffes de son agresseur, comme le changer de classe, voire même d’établissement, le surveiller activement pour intervenir à la moindre agression. Dites-vous bien qu’il n’a pas le choix, il doit aller tous les jours à l’école et se confronter à son agresseur ! Quel enfer ! 
Si ces mesures conservatoires sont indispensables, il faut surtout agir sur l’agressé lui-même.


En effet, même si c’est difficile à entendre ou à concevoir, ce que l’agressé subit, il l’autorise... Il autorise son agresseur à le faire souffrir, pour des raisons souvent inconscientes. Pourquoi l’agresseur s’en prend à certains et pas à d’autres ? Parce qu’il ne peut agresser que celui qui lui en donne l’autorisation inconsciente. L’idée est donc de libérer l’agressé des autorisations qu’il donne. Poser des limites, retrouver sa sécurité intérieure, sa force, son pouvoir, sa place, avoir le droit d’exister, retrouver la confiance en soi, l’estime de soi, soigner son complexe d’infériorité, reconnaître sa propre valeur, devenir bienveillant envers lui-même et les autres, etc etc. Ce travail intérieur est primordial car si l’agressé continue à donner des autorisations, pourquoi ça ne recommencerait pas dans sa nouvelle classe ? 


Bien entendu, les agresseurs ont leur travail à faire aussi. Et la coercition peut être une mesure conservatoire, le sanctionner, l’exclure de l’établissement, lui faire comprendre que ce qu’il fait est néfaste pour l’autre mais aussi pour lui-même mais elle ne saurait être suffisante. Là aussi, un travail intérieur doit régler les blessures internes qui le poussent à agir ainsi. En général l’agresseur et l’agressé ont les mêmes failles, sauf qu’ils les expriment d’une manière diamétralement opposée, d’où le conflit explosif. On ne sera pas surpris de retrouver un manque de confiance en soi, d’estime de soi, un manque d’amour de soi, peut-être un manque d’intérêt de ses parents, un traumatisme, un deuil, une agression dont il aurait été victime, que sais-je encore. Il faut travailler sur sa propre valeur, sa place, sa force, son complexe de supériorité (qui est en fait un complexe d’infériorité exacerbé), retrouver de la bienveillance, ce sont finalement les mêmes problématiques que l’agressé avec lequel il est en totale résonance, d’où l’interaction entre eux. 


Mon message aujourd’hui est le suivant : ne prenez jamais à la légère les agressions dont est victime votre enfant, même si ce ne sont “que” des paroles. Les paroles malveillantes détruisent autant que les gestes violents, elles sont bien plus insidieuses et bien plus difficiles à prouver, pourtant les effets sont infiniment profonds et désastreux. Et surtout la clé est dans le travail intérieur de l’enfant, car s’il cesse d’autoriser les agressions, il sera définitivement tranquille... 


   

Merci à Elina Dehaene pour son illustration 😊